Jean-Marie Laloy , l'architecte

Il est nommé architecte du département en 1884. Il s’occupe alors de la construction et de l’entretien des bâtiments départementaux : la préfecture, les sous-préfectures, les archives départementales, la prison Jacques Cartier à Rennes, les asiles d’«aliénés» (il reconstruit celui de Saint-Méen en 1884), les écoles normales, les écoles d’agriculture, les gendarmeries.

 

Il intervient sur 93 constructions ou transformations d’écoles en Ille-et-Vilaine. A ses débuts, il réalise surtout de grosses maisons d’école pour des communes importantes, puis il adapte et développe un style « régionaliste-pittoresque », plus populaire et adapté aux petites communes. L’école de Saint-Gonlay en est l’exemple type : un plan très régulier et soigné, un style, des matériaux locaux et l’insertion dans l’environnement. La mairie et le logement de l’instituteur à l’étage sont ajoutés en 1954, sans dénaturé l’édifice originel. L’instituteur a bien souvent exercé le métier de secrétaire de mairie dans le même temps.

 

L’importance de l’école dans l’histoire de Saint-Gonlay

Le bourg se dessine autour de 1900. L'école y est un élément aussi structurant que l’église. Construite en 1904, cette école est, au départ, celle des garçons mais elle devient très rapidement mixte (1932) au vue du manque d'effectif de ce petit bourg de campagne. La mixité se généralise en France dans les années 1960. L'école des filles, la première de la commune (1864) ainsi que première mairie, était auparavant située dans l'actuelle salle des fêtes.  

 

Le bâtiment prend les traits marquant du style de son architecte : salle de classe en longueur, sans étage et dotée de larges baies pour une bonne luminosité ; préau marqué par une rupture du plan de toiture. Il est édifié en moellons de schiste pourpre, agrémenté de briques pour l'encadrement des baies et de frises décoratives en céramique. Laloy se soucie de toujours rester en accord avec les lieux (pierres locales) et de construire selon les ressources de la commune (pas de dimensions extraordinaires ni d’extravagances dans le décor). En face de la porte de la classe, les latrines sont un élément de confort marquant pour les enfants ruraux du début du siècle. Elles sont placées de telle sorte que l’instituteur peut exercer une surveillance sans quitter sa chaise !

 

La classe

L’école de Saint-Gonlay ne compte qu’une seule classe où les enfants de tous âges étaient mélangés et regroupés par niveau. L’école est alors obligatoire jusqu’à 14 ans pour obtenir le Certificat d’étude. En 1932, on compte 82 élèves dans la commune et 25 en 1958. 11 instituteurs et institutrices s’y sont succédé entre 1923 et 1992.

 

A partir des années 1980, on assiste à un déclin du nombre d’enfants scolarisés à St Gonlay au profit d’Iffendic. L’école ferme finalement ses portes en 1992 et devient musée en 2008.